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DISIC : la fin de l’informatique à la DGFiP ?

Avec un bref recul du temps, comment ne pas évoquer cette question au regard du décret concernant l’informatique paru en août 2014 (produit dans la totalité de ses 6 articles dans le tract téléchargeable à droite de la fenêtre) ?

Il faut savoir que dans toute la Fonction publique, il existe environ 18.000 informaticiens. Parmi ces derniers, à eux seuls, 6.000 travaillent à la DGFIP, soit environ le tiers du total. Pourquoi 6.000 ? Parce que ce sont les logiciels de la DGFIP qui « font vivre » la totalité de l’argent de l’État, la totalité des 379 milliards d’euros du budget de l’État.
C’est vrai pour la comptabilité, pour les recettes, les dépenses, le calcul des sommes dues, le revenu, le foncier, les particuliers, les entreprises, les payes, les pensions, le contrôle, les transferts avec les banques… Il n’existe, sans doute, pas le moindre domaine financier de la vie du pays où ces personnels n’interviennent pas ! La complexité des missions sont effectuées par des fonctionnaires possédant une « double casquette » : spécialité liée aux métiers de la DGFIP doublée d’une spécialité informatique. Ils sont autonomes dans cette mission complexe qu’il faut préserver.
Le rapporteur spécial de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale le précise pour le PLF 2014 : « Simplifier à outrance […] ne peut se faire au détriment de la qualité du service rendu. » Les tentatives d’externalisation vers le privé se sont soldées soit par des coûts prohibitifs des logiciels produits (CHORUS…) soit par des échecs retentissants (ONP…).

Depuis l’été, tout semble remis en cause par le décret du 1er août 2014. Ce décret met à jour plusieurs choses :

  • On note que toute l’informatique de l’État est mise sous la tutelle unique du premier ministre.
  • Par délégation, c’est le DISIC qui exerce l’autorité sur les informaticiens de la DGFIP.

Plus grave encore, le décret, dans son article 2, institue un conseil d’information et de communication de l’État. Il est composé par différents directeurs. Mais on note l’absence notable du chef du système d’information de la DGFIP.
Interrogée, l’administration répond que "cela ne change rien" et que les secrétaires généraux des différents ministères, dont celui des Finances, font partie de ce conseil. Mais il n’y a plus de responsables informaticiens de la DGFIP !
La seule logique concernant les informaticiens, induite par le décret, semble donc être comptable. Elle vise à faire des économies et à fondre le seul SI autonome de l’État (d’après les dires du DISIC lui-même) au milieu de ceux du privé et d’autres ministères.
Dans les premières revues des missions proposées par l’administration des Finances, les craintes de la CGT semblent se confirmer par l’absence remarquée du chef du SI de la DGFIP. A-t-il en effet encore le moindre pouvoir ? L’informatique de la DGFIP a-t-elle encore le moindre avenir ?

La CGT ne peut laisser mettre sous tutelle extérieure l’outil de travail. Elle refuse la perte de ses missions informatiques qu’elle juge inséparables et indispensables au bon fonctionnement des autres missions de la DGFiP !

Article publié le 5 février 2015.


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